On aura tout vu. Dans ce DVD pompeusement appelé Vision Mahler, n’est rien de plus que des images d’ordinateur plaquées sur la symphonie N°2 de Mahler. On voit à l’écran des horribles modélisations en 3D qui se déplacent et c’est tout. « Les images produites par Ars Electronica Futurelab ont été créées au cours de la représentation qui a eu lieu le 1e janvier 2006 à la philharmonie de Cologne. Un cluster d’ordinateurs engendrait en temps réel les motifs numériques des visions stéréoscopiques projetées sur l’écran panoramique de la salle tandis que des capteurs enregistraient les pulsions musicales immédiatement transformées en différents éléments graphiques. » Le résultat est l’impression de ce qu’un logiciel genre Studio 3D fait en modélisant des figures plastifiées sur un écran d’ordinateur. Et alors ? ben rien. On vous vend un concept défendu par un certain Johannes Deutsch qui ose écrire dans la notice : « La visualisation n’a pas pour objet de recréer l’atmosphère culturelle et historique de l’époque où Mahler a composé la symphonie mais elle a pour but d’établir un lien entre deux sphères tout à fait différentes : la première étant musicale et l’autre visuelle. Dix-huit objets en trois dimensions représentent le monde virtuel de la Deuxième symphonie à un niveau abstrait. » Clair, non ? Et ce monsieur vous explique que ses objets s’animent en fonction des différents thèmes de la symphonie. Bref, tout cela est fumeux et ne veut strictement rien dire. On vous vend de la technologie et la métaphysique qui va avec, en plus d’un concept communicationnel et marketing qui accompagne tout ce charabia. Reste l’interprétation de Semyon Bychkon qui demeure correcte, sans plus. Boulez est nettement préférable. Deux disques compacts sont vendus avec le coffret au cas où le DVD vous serait insupportable. Vous en aurez bien besoin.
Yannick Rolandeau Disponible sur | |
|