Les documentaires sur les compositeurs sont souvent décevants et celui-ci, réalisé en deux parties, la première The Early Years et la seconde, Maturity and Silence, par Christopher Nupen, n’échappe pas à la règle. Le canevas est cousu de fil blanc. En deux heures, une voix off monotone égrène les éléments biographiques de Jean Sibelius, entrecoupés d’extraits musicaux interprétés par le chef d’orchestre Vladimir Ashkenazy et The Swedish Radio Symphony orchestra. C’est fortement ennuyeux et dommage pour le compositeur finlandais, né en 1865 et mort en 1957, dont la longévité lui a permis d’être le contemporain notamment de Brahms, Mahler, Wagner et Ligeti… A aucun moment, Christopher Nupen ne prend la peine d’étudier un morceau musical et de nous faire comprendre dans le détail et concrètement la singularité d’un tel compositeur par rapport à l’œuvre elle-même tout d’abord et par rapport aussi aux autres musiciens, histoire de sortir Sibelius de son cocon local. Bref, vous n’apprendrez rien de substantiel sur Sibelius sinon qu’il fut compositeur, a composé des œuvres, a eu une femme, buvait beaucoup et avait des dettes etc. A part cela, de temps à autre, la réalisation vidéo ne cessent de nous montrer des paysages enneigés (normal me direz-vous) ou fait des plans sur l’orchestre avec des irisations un peu kitsch. Il reste que l’on a du mal à voir l’intérêt d’un tel documentaire.

Yannick Rolandeau