Le spectacle dirigé par Renato Palumbo à l'Opéra de Gênes en mai 2006 est assez réjouissant. Même si cela ne mange pas de pain, les costumes et les décors font référence aux années 1910 et à l'Art Nouveau. Il est difficile en vérité de dire pourquoi. Volonté de ne pas faire moderne sans faire de mise en scène habituelle ? La Cenerentola (l’histoire de Cendrillon) est une oeuvre qui porta à Rome le génie du jeune Rossini, âgé de 25 ans. L'ouvrage fait suite à son premier grand succès, au théâtre Argentina, Le Barbier de Séville, créé en février 1816. La Cenerentola fut applaudie dès sa première représentation, au Théâtre Valle en janvier 1817. En filigrane, il s'agit bien d'un sujet sérieux, celui de l'esclavage domestique, où une innocente est séquestrée et à laquelle tout espoir d'émancipation est refusé. Il faut dire que le sujet était courant à cette époque. La réussite de cette production tient à la subtilité de l'approche. En Cenerentola, Sonia Ganassi est une excellente synthèse entre lyrisme, et tempérament, même si on a un peu de mal à l’imaginer parfois en Cendrillon. A ses côtés, outre ses deux soeurs, linottes vaniteuses et coquettes, parfaitement incarnées, l'autre duo, celui des barytons, Dandini (chanté par Marco Vino) et Don Magnifico (Alfonso Antoniozzi) est fort convaincant. La mise en scène surjoue un peu les rôles en général mais la direction orchestrale de Renato Palumbo fait oublier ces petits détails. Un spectacle qui devrait trouver son public.
Yannick Rolandeau Disponible sur | |
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