Don Pasquale de Donizetti (1797-1848) est l’une des dernières créations du compositeur italien : en effet, la première, le 3 janvier 1843, au Théâtre italien, à Paris, n’a précédé que de quelques mois le début de l’effondrement mental du compositeur, survenu à l’automne de 1845. L’oeuvre remporta un succès international immédiat qui ne s’est pas démenti depuis. Don Pasquale est généralement reconnu comme le chef-d’oeuvre comique de Donizetti et le dernier fleuron de la tradition vivante de l’opera buffa italien. L'intrigue se déroule à Rome. Ernesto, le neveu de Don Pasquale, aime Norina et refuse d'épouser celle que son oncle a choisie pour lui. Don Pasquale décide donc de se marier et d'assurer sa descendance. Son médecin, le docteur Malatesta, lui propose d'épouser sa soeur Sofronia, une religieuse. Pasquale acceptant, Norina se fait passer pour Sofronia et signe l'acte de mariage devant un soit disant notaire. Dès l'instant où l'acte est signé, Norina fait tout pour rendre la vie impossible à Pasquale, de sorte qu'il renonce à son idée de mariage. Soulagé par la découverte de la farce dont il a été victime, il accepte finalement le mariage de son neveu avec Norina. Don Pasquale est donc une comédie de barbon berné dans la grande tradition de la commedia dell’arte, de Molière et du Barbier de Séville. Filmée en 1994, avec Riccardo Muti au pupitre, le spectacle commence très fort par une ouverture menée… à la baguette. Ca déménage. Décors soignés, rythmes soutenus, la mise en scène opte pour une représentation classique mais efficace. Certes, on peut chicaner sur tel ou tel détail, comme une interprétation parfois un peu molle, mais dans l’ensemble, le spectacle se tient remarquablement bien.

Yannick Rolandeau

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