Opus Haute Définition e-magazine

Ludwig van Beethoven

Symphonies N°1 & 2

Polish Chamber Philharmonic Orchestra. Wojciech Rajski

Tacet S 157, Intégral Distribution

Super Audio CD hybride stéréo/multicanal

C’est à l’âge de trente ans que Beethoven créa sa première symphonie en ut majeur Op. 21, à Vienne, au National Hotheater. Et la presse de l’époque fut pour le moins partagée : « Une symphonie d’un art consommé, d’une grande nouveauté et de grande richesse d’idées ; cependant les instruments à vent y avaient trop d’importance » ou encore « Une symphonie pleine d’esprit, puissante, originale et difficile (ça et là cependant un peu surchargée de détails) ». Mais c’est bien l’écrivain Romain Rolland qui décrivit le mieux, en 1903, le génie en devenir de Beethoven : « La symphonie en ut majeur est aussi une œuvre du Rhin, un poème d’adolescent qui sourit à ses rêves. Elle est gaie, langoureuse ; on y sent le désir et l’espérance de plaire. Mais dans certains passages, dans l’introduction, dans le clair-obscur de quelques sombres basses, dans le scherzo fantasque, on aperçoit, avec quelle émotion ! dans cette jeune figure le regard du génie à venir. Ce sont les yeux du Bambino de Botticelli dans ses Saintes familles, ces yeux de petit enfant où l’on croit lire déjà la tragédie prochaine ». La Symphonie N°2 en ré majeur Op. 36 de Beethoven vit sa création en 1803, à Vienne toujours, sous la direction du compositeur. Là encore la presse de l’époque se retrouva dubitative : « Une œuvre singulière, colossale, d’une profondeur, d’une force et d’une érudition artistique, ce qui est rare ; d’une difficulté voulue d’exécution comme sans aucun doute aucune des symphonies que nous connaissons. Elle doit être écoutée et réécoutée avant que l’auditeur soit en mesure de retrouver partout le détail dans l’ensemble et l’ensemble dans le détail – sans parler du fait que chacun doit d’abord s’habituer un peu à cette œuvre si riche en particularités ». A la tête de l’orchestre philharmonique de chambre polonais, Wojciech Rajski nous livre un Beethoven buriné, raide, en un seul bloc, faisant un sort à l’émotion. Dans une prise de son en multicanal séparant les pupitres, ce SACD est plus une expérience sonore qu’un témoignage artistique.

Jean-Jacques Millo

Disponible surIntegralmusic.fr
Visuel