Le célèbre oratorio de Joseph Haydn fut composé en 1796-98, sur un texte du Baron Gottfried van Swieten, d’après celui d’un auteur anglais inconnu basé sur « Paradise Lost » (Le Paradis perdu) de Milton. Pour soprano, ténor, basse, chœur et orchestre, l’œuvre de Haydn est entièrement issue des grands oratorios de Haendel dont l’influence structurelle est maintes fois appréhendée. Dison-le d’emblée, cette version ne peut rivaliser avec celle parue jadis chez Naxos également en SACD et que dirigeait Andreas Spering. Malgré des solistes en bonne forme vocale, Ivor Bolton ne parvient pas à transcender le discours musical de Haydn et s’en tient à une lecture prosaïque, sans éclat, distillant un ennui certain. C’est fort dommage car l’équilibre des pupitres est bien dosé, dans un ensemble orchestral s’intégrant parfaitement à la masse chorale. Mais l’absence de poésie rend le message dérisoire et le fameux duo entre Adam et Eve prend alors la forme d’un « rendez-vous» sans âme, laissant les deux héros étrangers l’un à l’autre. La prise de son, quant à elle n’arrange rien à l’affaire. Lointaine et mal définie, elle présente toutes les caractéristiques d’un report médiocre sans que le choix du support ne face la différence. Nous chercherons ici en vain les qualités du remastering DSD. Une version inutile, à oublier au plus vite.

Jean-Jacques Millo

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