En parallèle d'un splendide enregistrement consacré à des œuvres pour orchestres rares (voir ce numéro), Vladimir Ashkenazy nous offre la fameuse trilogie romaine. Le poème symphonique "Fontaines de Rome" fut composé en 1916 et créé l'année suivante. Il représente une évocation de quatre fontaines romaines célèbres à différentes heures du jour (Fontaine de Valle Giulia à l'aube, Fontaine du Triton le matin, Fontaine de Trévi à midi et Fontaine de la Villa Médicis au couchant). Et comme l'écrivit le compositeur italien, "Le caractère de chaque fontaine s'harmonise le mieux avec le paysage environnant, ou celle où leur beauté s'impose le plus à l'observateur". "Pins de Rome" fait la part belle à l'évocation de paysages romains tels que les Pins de la villa Borghèse, les Pins près d'une catacombe, les Pins du Janicule et les Pins de la Via Appia (voie Appienne). Le poème symphonique fut composé en 1923 et créé, comme pour le précédent, un an plus tard en 1924 à Rome. Le dernier volet de la trilogie, "Fêtes romaines" datant de 1928 est véritablement un "catalogue" de couleurs orchestrales. Egalement en quatre mouvements enchaînés, il s'ouvre avec "Circenses" (jeux dans le Circus Maximus) et se poursuit avec "Guibileo" (Le Jubilé), "L'Ottobrata" (La Fête de la Moisson d'octobre) et "La Befana" (L'Epiphanie). Le pianiste, chef-d'orchestre Vladimir Ashkenazy joue sur les coloris mais également sur la puissance. Et malgré un manque de subtilité, sa direction emporte l'adhésion dans une vision plus imagée, flamboyante voire conquérante que poétique. Un excellent SACD en pur DSD.

Jean-Jacques Millo

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