Verdi crée, le 17 mars 1846, Attila sur un livret de Solera d'après Zacharias Werner à la Fenice de Venise. Avec une équipe presque similaire aux « Vêpres Siciliennes », tant au niveau de l’orchestre que des chanteurs, Riccardo Muti réussit une autre belle prestation. Autant dire qu’il s’agit de la version de référence, jadis parue en CD, si ma mémoire est bonne. Et la surprise est de découvrir la mise en scène de Jérôme Savary. Pas de femmes nues ici. Ni de froufrous comme on s’en doute. Mais de beaux costumes, une scène sobre et impressionnante. Et faut-il le signaler, d’excellents protagonistes avec notamment Samuel Ramey. Il était déjà impressionnant dans le Faust de Arrigo Boito (Opus Haute définition n°24), alors pensez donc dans Attila ! Quand on a incarné le diable, on ne fait qu’une bouchée d’Attila… L’histoire est sombre à souhait avec amour et trahisons, bien entendu. Cela dit, tout cela est un peu grandiose et parfois un peu pompeux, il faut bien l’avouer. Mais les interprètes sont extraordinaires et la direction d’orchestre à la hauteur de l’attente des passionnés de Verdi. Les amateurs découvriront cet opéra plutôt ignoré… Et à ce prix, on achète les yeux fermés.
Yannick Rolandeau |