En 1855, Les Vêpres siciliennes furent traduites et déguisées sous le titre Giovanna di Guzman dans le but de contourner la censure italienne. L'œuvre fut ainsi donnée la première fois au Teatro Regio de Parme le 26 décembre 1855. Le livret est d’Eugène Scribe et Charles Duveyrier. Les Vêpres siciliennes prennent place au XIIIème siècle au moment de l’occupation française de la Sicile. Sur la place centrale de Palerme, les troupes françaises victorieuses et les siciliens se surveillent. Elena a prié pour son frère, exécuté par un patriote sicilien. Lorsqu’elle traverse la place, un soldat français lui demande de chanter, mais son chant ne fait qu’énerver les siciliens qui se ruent sur les soldats français mais reculent à l’arrivée de Montforte, le gouverneur. C’est alors qu’entre en scène Arrigo, un sicilien qui sort de prison et veut parler à Elena. Monforte va essayer de le convaincre de se joindre aux forces françaises… L’intrigue est obscure et ce n’est pas l’opéra de Verdi le plus enthousiasmant. La mise en scène de Pier luigi Pizzi, qui replace l’action dans une Europe du 19e siècle, ajoute cependant du charme à tout cela. Les chanteurs et chanteuses, parmi les plus grandes stars des plateaux d’opéra, du moins à cette époque, sont parfaits vocalement et possèdent le physique de l’emploi. Si, par ailleurs, les productions coupent le ballet, il est ici restitué dans son intégralité. Bref, tout est presque parfait même si on rêve d’un opéra plus « dynamique ». Mais les passionnés de Verdi y trouveront certainement leur compte…

Yannick Rolandeau