Opus Haute Définition e-magazine

G. Rossini

Le Voyage à Reims

Anastasia Belyaeva, Vladislav Ouspenski, Larissa Youdina, Daniil Shtoda, Anna Kiknadze, Alexeï Safiouline. Chœur et Orchestre of the Mariinsky Theatre. Valery Gergiev (direction)

Opus Arte OA 0967 D, Codaex Distribution

DVD stéréo / DTS

Le voyage à Reims est un dramma giocoso en un acte sur un livret de Luigi Ballochi, inspiré de Corinne ou l’Italie de Madame de Staël. L'oeuvre fut créée sous forme de cantate scénique le 19 juin 1825 à Paris au Théâtre des Italiens à l'occasion du couronnement de Charles X. La partition était perdue jusqu'à sa redécouverte dans le cadre du Festival de Pesaro en 1984 sous la direction de Claudio Abbado. A l'auberge du Lis d'Or à Plombiéres une délégation de personnalités européennes s’apprête à se rendre à Reims pour assister au couronnement du Charles X. Quelques aventures amoureuses se nouent comme celle de la cantatrice Corinna et du chevalier Belfiore. Don Profondo parodie cette société distinguée par l'imitation des accents nationaux de chacun des membres lorsqu'un cocher annonce que le voyage est rendu impossible par défaut de voitures de louages. Pour passer le temps, les convives décident d'organiser une fête et un banquet dans cette auberge ou chaque nation serait mise en valeur par un de protagonistes. Et voilà une représentation (donnée le 10, 15 et 16 décembre 2005) qui essaye de se la jouer décontractée. Et l’on peut dire que la mise en scène d’Alain Maratrat, reflet d’une collaboration entre le théâtre du Châtelet et le théâtre Mariinski, joue à fond sur la décontraction. Même Valery Gergiev porte un chapeau ! Les musiciens sont habillés en blanc, sur la scène ! Les interprètes apparaissent et traversent le public etc. L’éternelle façon de ne plus faire classique mais décalé, sauf que ce décalé sent le réchauffé. Alors on joue aussi sur les couleurs des costumes et des décors. Ah ça, c’est coloré et lumineux mais somme toute, ça fait plus superficiel qu’autre chose. Si Valery Gergiev offre une lecture un peu trop conventionnelle de l’oeuvre, le problème vient plutôt des interprètes qui offrent le bon et le nettement moins bon. Chez les hommes, Alexeï Safiouline en Don Alvaro est excellent mais Vladislav Ouspenski est un Trombonock sans voix ; Dmitri Voropaev, lui, est un Belfior insipide. Chez les femmes, Larissa Youdina est une Comtesse de Folleville au beau timbre, Irma Guigolachvili est une Corinna bien chantante. Bref, le spectacle sent un peu le « truc » pour être totalement réussi et… senti.

Yannick Rolandeau

Disponible surCodaex
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