Tout le monde connaît la célèbre ouverture de cette Gazza Ladra, cette pie voleuse (cinéphiles : souvenez-vous du film Orange mécanique de Stanley Kubrick !). Comme souvent pour Rossini, on connaît mieux ses ouvertures que les opéras dont elles sont issues… Si vous demandez à quelqu’un quelle est l’histoire de cette pie voleuse, peu de monde saura vous répondre. L’histoire met en scène Ninnetta, une servante dont le père est soldat dans l'armée. Son maître, Fabrizio, a un fils nommé « Gianetto » qui, lui aussi, est soldat. Ninnetta est contente puisque Fabrizio, à l'arrivée de son fils, la lui donnera en mariage. La réjouissance se transforme en tragédie lorsqu'on découvre qu'une cuillère avec les initiales de Fabrizio a été volée et que Ninnetta est immédiatement accusée… avant que l'on découvre le couvert dérobé... dans le nid d'une pie sans scrupules (ah la méchante pie !). Opéra en deux actes, sur un livret de Giovanni Gherardini, d'après d'Aubigny et Caignez (La Pie voleuse, 1815), il fut créé le 31 mai 1817 à la Scala de Milan. Cette représentation donnée en 1987 à l’opéra de Cologne et mise en scène par Michael Hampe, reste fort honnête et même dynamique. Décors judicieux, chanteurs et chanteuses interprétant avec conviction et justesse leur rôle (et même avec un grand naturel), direction musicale pleine de verve par un Bruno Bartoletti en forme, il sera difficile mine de rien d’égaler une telle représentation, simple mais efficace, sans chichi. Pour ceux qui veulent découvrir cet opéra peu connu, voilà une excellente occasion.
Yannick Rolandeau Disponible sur | |
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