Décidément, la collection d’Opus Arte reprise par Brillant classics possède des petits trésors. Comme celui-ci. Adrienne Couvreur, dite Lecouvreur est née à Damery (Marne) près d'Épernay le 5 avril 1695 et morte à Paris le 20 mars 1730. Fille d'une blanchisseuse, elle débute au théâtre de Lille, puis vient à Paris où elle se fait remarquer lors de ses débuts dans la cour de l'hôtel de Sourdéac, rue Garancière à Paris. Elle y joue Mithridate de Jean Racine, le 14 mars 1717. En juin de la même année elle entre dans la troupe de la Comédie-Française, veut y jouer Célimène dans Le Misanthrope, mais doit y renoncer, le public refusant de la voir dans un rôle de comédie tant elle excelle dans la tragédie. Elle a une liaison amoureuse avec Maurice de Saxe, qui lui vaut la haine fatale de sa rivale, la duchesse de Bouillon. Sa mort mystérieuse, croit-on par empoisonnement, fait de l'actrice elle-même une héroïne tragique. L'église lui interdit un enterrement chrétien. Elle est donc enterrée à la sauvette par des amis du maréchal de Saxe et de Voltaire, dans le marais de la Grenouillère. Son histoire a inspiré une pièce à Eugène Scribe et un opéra au compositeur italien Francesco Cilea, né le 23 juillet 1866 à Palmi (région de Calabre) et mort le 20 novembre 1950 à Varazzo (région de Ligurie). En 1913, sa vie a été portée à l'écran (Adrienne Lecouvreur), incarnée par Sarah Bernhardt, puis en 1938 par Yvonne Printemps dans une réalisation de Marcel L'Herbier (Adrienne Lecouvreur), et enfin Valentina Cortese dans un film italien en 1955 (Adriana Lecouvreur) de Guido Salvini. Bref, dans l’opéra qui lui ait consacré par le compositeur Cilea, une fois de plus Gianandrea Gavazzeni maîtrise parfaitement son orchestre et les interprètes sont sublimes, notamment Mirella Freni évidemment, fort applaudie tout au long de l’opéra comme il se doit. Les autres ne sont pas en reste et s’en sortent remarquablement bien. Ici, on se passionne pour la scène, pour la justesse de l’interprétation et de la représentation. C’est tout à fait réussi. Un DVD qui, pour quelques petits euros, mérite amplement le détour.
Yannick Rolandeau |