Auteur de plus de 400 œuvres, le compositeur Bohuslav Martinu (1890-1959) fit quasiment toute sa carrière en France. Le musicologue Harry Halbreich souligne par ailleurs que Martinu "composa vers 1910, sous le choc de la découverte de Pelléas et Mélisande, quantité d'œuvres demeurées inédites". De la puissante rythmique de ces premières partitions "au lyrisme plus ample et plus étendu de sa période américaine, puis au néo-impressionnisme de ses ultimes années", Martinu laissa notamment sept quatuors à cordes ainsi que des œuvres lyriques comme Juliette ou la Clé des songes. La trilogie de ses sonates pour violoncelle et piano est un ensemble d'œuvres datant de la maturité du compositeur. La première sonate H. 277 composée à Paris en 1939 déploie un lyrisme passionné aux inquiétudes apparentes liées à la guerre imminente. La seconde sonate H. 286 datant de 1941 fut composée aux Etats-Unis. Cette fois le discours se fait plus sombre et plus angoissé. La troisième et ultime sonate pour violoncelle et piano H. 340 nous ramène aux sources tchèques du compositeur. Elle fut écrite en 1952. Le violoncelliste Tilmann Wick et le pianiste Pascal Devoyon nous offrent ici un remarquable enregistrement de ces œuvres de chambres incontournables. Leur discours trouve un équilibre parfait aussi bien dans la fougue des élans passionnés que dans la profondeur des sentiments évoqués. Un grand disque Martinu à la prise de son mettant les instruments au premier plan, dont l'origine est un master PCM.
Jean-Jacques Millo Disponible sur | |
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