L'Italiana in Algeri (en français L'Italienne à Alger) est un opéra en deux actes de Gioacchino Rossini. Premier opéra-comique que Rossini écrivit peu après sa première œuvre développée, Tancredi. L'histoire est celle d'Isabella, une Italienne partie en Algérie pour rendre la liberté à son amant, Lindoro, qui est devenu esclave d'un homme de grande importance dans le pays, Mustafa. L'héroïne tente aussi de réunir Mustafa avec sa femme, Elvira. Cet opéra, écrit en 1813 pour le théâtre San Benedetto de Venise, est considéré comme la première comédie « développée » de Rossini puisque ses opéras précédents sont assez courts et ne contiennent souvent qu'un seul acte, tels que « La scala di seta», « Il Signor Bruschino », « La cambiale di matrimonio… » Ce qui pouvait passer pour un agréable spectacle devient ici une comédie surchargée par des décors et des costumes farfelus et modernistes, bref complètement hors de propos. Isabella ressemble parfois plus à une prostituée (scène 10) qu’à autre chose. On balance un type déguisé en gorille, Taddeo avec un costume d’aviateur et tout est comme cela. Décalé pour faire décalé. Et j’en passe et des meilleures. C’est dire si l’on se désintéresse rapidement de ce qui se passe sur la scène pour se demander ce que le metteur en scène, Andréi Servan, pour l’occasion, va inventer comme loufoquerie pour se faire remarquer à défaut de faire son métier avec sérieux et pertinence. Il devient alors difficile de juger les chanteurs et les chanteuses dans de tels travestissements sinon qu’ils font de leur mieux. Je pensais passer un bon moment et assister à un opéra enlevé. Ce fut tout l’inverse : plus de deux heures d’un spectacle éprouvant et agaçant au plus haut point mais typique des mises en scène actuelles.

Yannick Rolandeau

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