Opus Haute Définition e-magazine

W.A. Mozart

Piano Concerto N°17 / Symphonie N°39

Wiener Philharmoniker. Leonard Bernstein (direction)

EuroArts 2072078, Harmonia Mundi Distribution

DVD stéréo / DTS

Les rapports entre Léonard Bernstein et Mozart sont un peu fragiles à la vérité. Mozart ne supporte pas une lecture trop appuyée, demandant une délicatesse toute particulière où il faut être à la fois léger sans être superficiel et profond sans être « lourd » et emprunt de l’esprit de sérieux. Ce miracle mozartien n’est pas du tout facile à réussir et relève pour ainsi dire du miracle car il faut réussir une alchimie que, pour ma part, j’ai rarement entendu. Voilà Léonard Bernstein qui, du 3 au 11 octobre 1981, se lance dans deux œuvres du génial salzbourgeois, le concerto pour piano N°17 et la symphonie n°39. S’il n’est pas un pianiste d’exception, même s’il a réussi de belles choses comme dans Gershwin (on peut lui préférer Murray Perahia dans la même œuvre qui lui aussi joue et dirige à la fois), Léonard Bernstein s’en sort étonnement mieux dans le concerto pour piano que dans la symphonie, où trois fois hélas, il ne résiste pas, par moment, à forcer le trait pour faire sérieux. La symphonie inciterait-elle à froncer les sourcils ? L’orchestre, pourtant l’un des plus exquis de toute la planète, devient un peu pataud, voire même lourd par instant. Les deux concerts sont donc très mitigés, mélangeant instants de grâce et ratages patents. On est sur une ligne médiane et pour ma part, j’eusse bien aimé que Léonard Bernstein réussisse le pari d’un enregistrement de Mozart aussi parfait que celui de « Faust symphonie » de Franz Liszt chroniquée plus haut. Ce sera pour un autre enregistrement peut-être…

Yannick Rolandeau

Visuel