Leonard Bernstein, le célèbre chef d’orchestre américain a le don de rater certains enregistrements et d’en réussir d’autres au-delà de ce qui peut être imaginable. Voici en ce 26 juin 1976 un enregistrement de la Faust symphonie de Franz Liszt, symphonie animée par le « diable » s’il en est, du moins inspirée par la célèbre œuvre de Goethe, Faust. On se demande parfois ce qui fait qu’un grand concert est un grand concert, simplement sur des critères esthétiques, que l’on « aime » ou pas l’œuvre en question. Ce qui est palpable ici, c’est concrètement l’investissement, non seulement du chef mais de tout l’orchestre qui semble, ce soir là, animer par la passion. Tout se met en place ou du moins toutes les énergies convergent et s’orchestrent en même temps dans le bon tempo. C’est assez impressionnant et l’on cherche vainement ce petit plus qui fait que le concert est réussi. Là, je le répète, l’émotion est palpable. Du coup, la salle « vibre », les musiciens sont dans le coup et tentent de se surpasser. Et ils y arrivent ! Et Léonard Bernstein donne l’impulsion nécessaire pour que la sauce prenne et il faut dire qu’il a du charisme, et une certaine générosité qui permettent ce genre de « petit miracle ». Il a vraiment beaucoup de panache. Très belle performance du Boston symphony orchestra. A ne pas rater.

Yannick Rolandeau