Opus Haute Définition e-magazine

Johannes Brahms

Concertos pour Violon Op.77. Double Concerto Op. 102

Julia Fischer (violon). Daniel Müller-Schott (violoncelle). Netherlands Philharmonic Orchestra Amsterdam. Yakov Kreisberg (direction)

Pentatone PTC 5186 066, Codaex Distribution

Super Audio CD hybride stéréo/multicanal

Le Concerto pour violon et orchestre en ré majeur Op. 77 de Johannes Brahms, dont la création eut lieu en 1879 à Leipzig, est considéré aujourd'hui, à l'instar de ceux de Beethoven, Mendelssohn et Tchaïkovski, comme un incontournable du répertoire concertant. La violoniste allemande Julia Fischer délivre ici une finesse de jeu absolument remarquable offrant à l'œuvre une dimension onirique et vibrante. Usant d'un rubato savamment contrôlé, la jeune artiste fond son discours musical dans un accompagnement orchestral, que mènent Yakov Kreisberg et le Netherlands Philharmonic Orchestra Amsterdam, à l'accentuation parfois trop appuyée. Mais il n'en demeure pas moins que les parties solistes sont exemplaires. Le Double concerto pour violon, violoncelle et orchestre en la mineur Op. 102 est la dernière œuvre concertante de son auteur. Elle fut créée en 1887 à Cologne par Joachim, le violoniste ami et le violoncelliste Haussmann. Brahms dirigeait alors l'orchestre. Dans une lettre à Clara Schumann, avant la composition du double concerto, ce dernier écrivit "J'ai besoin de solitude absolue, non seulement pour pouvoir offrir ce que j'ai de mieux, mais aussi et tout simplement pour suivre mes propres pensées. C'est ma nature. Par ailleurs toutefois, cela s'explique facilement : après tout, quelqu'un qui comme moi jouit de la vie et de l'art, est seulement trop pressé de jouir des deux et d'oublier tout le reste. Peut être est-ce également la façon la plus correcte d'agir. Mais actuellement, avec ma nouvelle grande œuvre sous les yeux, j'en suis toujours relativement satisfait...". Accompagnée par le violoncelliste Daniel Müller-Schott, Julia Fischer offre une vision à la fois puissante, fiévreuse et tendre du double concerto. Et cette fois Yakov Kreisberg maîtrise l'accentuation pour éviter toute lourdeur. Daniel Müller-Schott fait un accompagnateur idéal et son jeu donne au dialogue instrumental un équilibre parfait. Voici donc un SACD en pur DSD d'une force poétique indéniable. Julia Fischer possède décidément un talent exceptionnel et nous la retrouverons bientôt dans la Symphonie Concertante de Mozart. Patience...

Jean-Jacques Millo

Disponible surCodaex
Visuel