Occulté par la renommée de son père, J.P.E. Hartmann, le compositeur danois Emil Hartmann ne fut que rarement célébré dans son pays natal alors que le reste de l’Europe pouvait découvrir son talent. Pourtant, son œuvre est d’une importance notable et non négligeable, comme nous pouvons le constater avec ce beau programme qui nous ouvre les portes de trois œuvres concertantes. Le concerto pour violon op. 19 dont la première eut lieu en 1877 à Copenhague, avec en soliste le célèbre Anton Svendsen. Le concerto pour violoncelle op. 26 qui fut composé deux ans plus tard en 1879, tandis que celui pour piano op. 49 suivra en 1891. Ces œuvres sont de facture romantique laissant la verve mélodique du compositeur s’épanouir avec délicatesse et virtuosité à la fois. L’aspect nordique n’en est pas absent et offre ainsi au discours musical, un charme indéniable. Il est vrai que ces concertos sont défendus avec verve et enthousiasme par d’excellents solistes, Stanimir Todorov au violoncelle, Per Salo au piano et Christina Astrand au violon, pour laquelle nous décernons une mention spéciale, tant son jeu maîtrisé et chaleureux se fond à merveille dans les coloris chatoyants de l’orchestre d’Helsingborg dirigé avec style et finesse par Hannu Lintu. Certes, il est vrai que parfois, certains passages ne sont pas exempts d’ennuie. Mais le tout forme une somme originale pour un compositeur qui mérite une véritable réhabilitation. Jean-Jacques Millo |