Opus Haute Définition e-magazine

John Dowland

The Journey & the Labyrinth

Sting (chant), Edin Karamazov (luth)

Deutsche Grammophon 1723119, Universal Distribution

DVD stéréo / DTS

John Dowland (1563-1626) a une vie mal connue. Il serait né à Londres ou à Dublin. Il aurait séjourné à Paris, où il était au service de l'ambassadeur auprès de la cour française. Il devint catholique romain, ce qui le conduisit, à l'écarter d'un poste à la cour protestante d'Élisabeth Ier d'Angleterre. Il travailla à la cour de Christian IV de Danemark, puis retourna en Angleterre en 1606. En 1612, il assura un des postes de luthiste auprès de Jacques Ier d'Angleterre. La plus grande partie de sa musique est destinée à son instrument favori, le luth. Il écrivit aussi Lachrimae or Seaven Teares Figured in Seaven Passionate Pavans (Pleurs ou Sept larmes représentées par sept pavanes passionnées), un groupe de sept pavanes pour cinq violes et luth, chacune étant basée sur Flow My Tears. La musique de Dowland exprime souvent la mélancolie, un sentiment très présent dans la musique de cette époque. Tout le monde connaît Sting, l’ex-chanteur du groupe de rock Police qui décide d’enregistrer quelques morceaux du compositeur élisabéthain. Le résultat, il faut le dire, est assez passable. Non seulement, Sting a de redoutables concurrents dans ce domaine, mais sa voix ne convient pas à ce genre d’exercice. Ce côté un peu éraillé écrase les reliefs des mots et tout paraît alors sans aspérités. Le DVD est « joliesque » et fait plus concept qu’autre chose. On voit Sting interpréter quelques chansons, on s’interroge sur la musique de Dowland (on convoque les spécialistes), et on fait quelques plans dans un jardin-labyrinthe. Tout cela fait tout de même assez poseur et marketing.

Yannick Rolandeau

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