Né dans le Jura le 15 janvier 1930, Michel Chapuis joue dès l'âge de 9 ans sur le grand orgue de la cathédrale de Dole, sa ville natale. A 16 ans, il monte à Paris pour suivre les cours d'Edouard Souberbielle à l'Ecole César Franck puis intègre en 1950 le Conservatoire National Supérieur de Musique dans la classe de Marcel Dupré. Il le quitte au bout d'une année avec un double premier prix d'orgue et d'improvisation. A partir de 1951, il est successivement titulaire à Paris des orgues de Saint-Germain-l'Auxerrois, de Saint-Nicolas-des-Champs et de l'orgue de chœur de la cathédrale Notre-Dame. Dans le même temps, il aborde la facture d'orgue afin de parfaire sa connaissance des instruments. En 1964, après avoir suivi de près la reconstruction par Alfred Kern de l'orgue de Saint-Séverin, il en est nommé titulaire et lui restera attaché pendant plus de 35 ans. Professeur à partir de 1956 aux conservatoires de Strasbourg, puis de Besançon, enfin au C.N.S.M. de Paris de 1986 à 1995, il transmet à ses élèves un langage et une technique puisés dans la recherche musicologique et l'étude historique de la facture d'orgue. Son enseignement a profondément marqué la génération actuelle de l'école française d'orgue. Depuis 1995, il est titulaire de l'orgue historique de la chapelle royale du château de Versailles. Ce second volume consacré à l’orgue est tout aussi enthousiasmant que le premier. Cette fois-ci, nous avons des Improvisations dans le style romantique, style bien différent de celui du XVIIIe siècle mais qui prouve donc que Michel Chapuis ne s’intéresse pas comme on l’a trop souvent dit aux orgues de la musique ancienne. Notamment sur ceux dus au grand facteur du XIXe siècle Aristide Cavaillé-Coll avec le petit orgue de l’église de Saint-Hippolyte de Poligny (dans le Jura avec deux claviers et pédale, 26 jeux en 1859). Magnifique instrument par ailleurs que Michel Chapuis connaît bien parce c’est avec lui qu’il a donné son premier concert. Nous passons ensuite à l’orgue de Saint-Ouen de Rouen (64 jeux, 4 claviers et pédale de 1890), instrument fabuleux, très grand et très imposant. Nous avons aussi droit à plusieurs morceaux interprétés par Chapuis d’une maîtrise parfaite. Donc comme pour le premier volume, vous pouvez vous installer dans votre fauteuil, baisser les lumières, vous verser un bon vieux cognac et fumer un bon cigare (si si, il est encore permis de fumer chez-soi) et de vous couler dans la musique.

Yannick Rolandeau

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