"Je ne pense jamais aux Préludes comme des compositions isolables. Ils se répondent l'un l'autre. Et quand j'ai fini l'un, j'ai besoin de jouer celui qui suit. En un sens, ils forment un résumé du monde de Chopin. Avec cette alternance de lumière et d'ombres". C'est ainsi que le pianiste chilien Claudio Arrau définissait les Préludes du compositeur polonais. Et il ajoutait alors : "Ce n'est qu'à partir du prélude en si bémol mineur (N°16) qu'on sent que l'approche vitale, l'approche essentielle est tragique. Les Préludes paisibles, positifs, ne paraissent plus que comme remémorations de ce qui a rendu la vie supportable". Le label Pentatone redonne ici un coup de jeune à l'enregistrement que Claudio Arrau fit de ces œuvres en 1973. La technologie DSD restitue la chaleur et la profondeur des basses du piano du maître que le report en CD avait supprimé. Ainsi, toutes les fréquences du master analogique original 8 pistes retrouvent leur place. Inutile de revenir ici sur ce qui demeure une des plus grandes interprétations des Préludes de Chopin. Depuis plus de trente ans, tous les spécialistes l’ont maintes et maintes fois commenté. Pour les accompagner, Papillons Op. 2 de Schumann nous offre également une référence sous les doigts magiques d'Arrau. Une véritable résurrection sonore et musicale.

Jean-Jacques Millo

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