Voici une représentation datant de 1970, en couleurs mais en mono, des Maîtres chanteurs de Nuremberg, réalisée par Joachim Hess, seul opéra de Wagner dans le genre comédie. C'est également le seul à s'inscrire dans un contexte historique et géographique plutôt que dans un cadre mythique ou légendaire. L’action se situe à Nuremberg au XVIe siècle. Wagner s’est inspiré du poème dramatique de Johann Ludwig Deinharstein, Hans Sachs, et de l’opéra comique de Lortzing (voir ce même numéro) également intitulé Hans Sachs, ainsi que de deux nouvelles de E. T. A. Hoffmann extraites des Frères de Saint-Sérapion, Maître Martin le tonnelier et ses ouvriers et de Signor Formica. L’histoire est celle d’Eva, fille du riche bourgeois Veit Pogner, et Magdalene, sa nourrice qui assistent à la messe. Walther von Stolzing, jeune chevalier, regarde Eva, qu'il a rencontrée la veille dans la maison de son père. Ils sont tombés éperdument amoureux l'un de l'autre. Mais Walther apprend qu'elle est promise au gagnant du concours de chant qui se tiendra le lendemain et lui-même ignore tout de cet art. Il faut avouer que si la représentation paraît datée à cause des couleurs, le reste est d’excellente facture. Décors, mise en scène, réalisation sont remarquables. Rien ne vient troubler le bon déroulement de l’action que l’on suit agréablement, malgré quelques longueurs. Ce sont les interprètes qui brillent par leur présence et leur investissement. Giorgio Tozzi est Hans Sachs, Ernst Wiemann est Veit Pogner, Hans-Otto Kloose est Fritz Kothner, Willy Hartmann est Kunz Vogelgesang, Toni Blankenheim est Sixtus Beckmesser, Arlene Saunders est Eva et Richard Cassilly est Walther von Stolzing. Le Hambourg Philharmonic state Orchestra est conduit par Leopold Ludwig avec une grande maîtrise. Une excellente occasion de découvrir cet opéra.
Yannick Rolandeau Disponible sur | |
|