Il y avait un bout de temps que l’on n’avait pas entendu parler du festival de Glyndebourne. Le voici de retour ici en 1991 avec un opéra de Mozart mineur dont le thème, la clémence, la sagesse, voire le refus de sombrer dans la violence est déjà inscrit dans plusieurs autres opéras comme L’enlèvement au sérail et La Flûte enchantée. L’intrigue, comme on le sait, met en scène Vitellia, fille de l’empereur Vitellius, qui espère monter sur le trône en épousant le nouveau souverain de Rome, Titus Vespasianus mais celui-ci a décidé de se marier avec Bérénice, la fille du roi de Judée. Et il va bien falloir avoir quelques grammes de raison à Titus pour qu’il n’accède pas à la vengeance. Le problème posé principalement par cette représentation est les décors et les costumes. On peut dire sans trop se tromper qu’ils sont un peu sommaires, grossièrement symboliques, voire caricaturaux. Les éclairages, quant à eux, sont criards et voyants. Visuellement, ça jure et vos yeux regardent cela avec un certain effarement. Bref, vous êtes prévenus mais ce qui sauve le tout, c’est que cela donne aussi l’occasion de revoir et de réécouter un excellent chanteur, le ténor Philip Langridge dans le rôle principal (ainsi qu’une excellente interprétation dans l’ensemble). J’ai rarement été déçu par cet interprète, toujours à l’aise, vibrant, investi dans ses rôles et je regrette que sa carrière n’ait pas été aussi florissante parfois. Il méritait mieux en regard de l’interprétation actuelle de tant de chanteurs et de chanteuses. S’il y a bien une raison d’acquérir ce DVD, c’est pour lui. Andrew Davis à la tête du London Philharmonic orchestra s’en sort avec talent, sans atteindre des sommets.

Yannick Rolandeau

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