Un autre titre, fort peu connu, de la série de rééditions d’Arthaus consacré aux enregistrements de Rolf Liebermann (1910-1999) que j’ai par ailleurs évoqué. Un titre, Zar et Zimmermann, et un compositeur assez peu connus, Albert Lortzing (1801-1851), pour cet opéra comique. L’histoire se passant dans les chantiers navals de Saardem raconte la vie du tsar Pierre le Grand qui s’engage dans la marine comme charpentier et voyage incognito à travers l’Europe sous le nom de sous-officier Pierre Michaelov. Certes, l’œuvre n’est pas immense. Ce n’est pas à se taper le cul par terre comme on dit trivialement. Cependant, le détour ici est mérité notamment par les chanteurs et chanteuses qui officient. Ils sont tous excellents, notamment la ravissante Lucia Popp et sont totalement investis dans leur rôle. Quel plaisir ! Pour une fois, c’est la captation qui est fort belle (je ne parle pas de l’image qui a bien sûr un peu vieilli), puisque la représentation est filmée un peu comme au cinéma. La mise en scène est souvent composée de plans séquences et elle nous fait entrer dans l’atmosphère pétillante de l’opéra. Les plans sont remarquablement cadrés et on aimerait que la réalisation des autres opéras soit aussi limpide. Ajoutons à cette réussite que les décors sont simples et évidents. A la tête du Hambourg Philharmonic state Orchestra, une petite surprise, l’excellent chef Charles Mackerras. Une curiosité que les amateurs d’opéra comique ne rateront évidemment pas.

Yannick Rolandeau

Disponible sur