Opus Haute Définition e-magazine

Keeping score : Stravinsky’s Rite of Spring

San Francisco Symphony Orchestra. Michael Tilson Thomas (direction)

Abeille Distribution , Abeille Musique

DVD stéréo / DTS

Michael Tilson Thomas, le chef du San Francisco Symphony Orchestra, est notre guide concernant l’histoire, l’interprétation et l’exécution d’une œuvre célèbre, le Sacre du printemps du génial Igor Stravinski. Ce DVD fait partie d’une collection qui comporte (ou comportera peut-être dans l’avenir) d’autres titres comme la symphonie Eroica de Beethoven, la quatrième symphonie de Tchaïkovski, et des oeuvres du compositeur Aaron Copland et la musique américaine. En ce qui concerne ce premier opus, plusieurs problèmes demeurent néanmoins. Prendre des œuvres majeures, ou considérées comme telles, puis les décortiquer pour en faire ressortir la valeur esthétique est une bonne idée, plutôt que d’en rester à une émotion basique par exemple. Mais c’est bien la présence de Michael Tilson Thomas qui me gêne tout particulièrement. Je ne trouve pas qu’il ait beaucoup de charisme ou qu’il présente les choses sous un angle attrayant (mais plutôt fade). N’est pas Léonard Bernstein qui veut dans ce genre d’exercice. Il faut savoir conter. Le chef d’orchestre résume les origines culturelles de Stravinski puis aborde rapidement la composition du Sacre du printemps et l’ambiance de sa création, à Paris, en 1913, qui provoqua un beau tollé. Ceci dit, si l’analyse en reste parfois à un certain stade (sauvagerie, brutalité de la partition), on a du mal à comprendre l’importance esthétique d’une telle oeuvre. Cependant, là, où le documentaire est plus intéressant, c’est dans la façon dont le chef d’orchestre et les musiciens commentent l’œuvre en en découpant parfois des fragments thématiques. Chose qui n’est pas inutile si l’on veut approfondir la partition. Pour clore ce DVD, Michael Tilson Thomas nous propose plusieurs interprétations : celle de L’oiseau de feu et, bien sûr, du Sacre du printemps. Si l’orchestre est superbe au niveau sonore, on peut dire que ces interprétations ne sont hélas pas à la hauteur de nos espérances, trop lisses là où on attendrait plus de « rugosité » et de brutalité.

Yannick Rolandeau

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