Opus Haute Définition e-magazine

Richard Wagner

L’Or du Rhin

Albert Dohmen (Wotan), Chris Merrit (Loge), Werner van Mechelen (Alberich), Frode Olsen (Fasolt), Mario Luperi (Fafner), Anne Gjevang (Erda), Doris Soffel (Fricka). Nederlands Philharmonisch Orkest. Hartmut Haenchen (direction)

Etcetera KTC 5500, Codaex Distribution

2 Super Audio CD hybrides stéréo/multicanal

Prologue du grand œuvre wagnérien, "L'Or du Rhin" met en place tous les ingrédients du drame qui se développera durant les trois journées suivantes avec "La Walkyrie", "Siegfried" et "Le Crépuscule des Dieux". Comme le souligne Guy Ferchault, "Le sens philosophique de la Tétralogie se dessine donc déjà très nettement dans le prologue et permet de pressentir l'apothéose rédemptrice au delà du conflit qui s'ébauche entre la toute puissance de l'or et l'amour, entre les forces irréductiblement antagonistes du matérialisme et de la vie spirituelle". Car, ajoute Guy Ferchault, "Nous retrouvons dans ces thèmes philosophiques les idées essentielles du romantisme allemand sur la vie et la mort, sur la destinée humaine et la valeur illusoire de l'action...". Contrairement aux deux volets précédemment parus (La Walkyrie et Siegfried), la réalisation artistique et technique de ce coffret SACD est des plus médiocres. Il serait inutile ici de s'attarder sur des chanteurs aux moyens vocaux insuffisants et dépassés dont la palme revient hélas au Loge usé de Chris Merrit confondant déclamation et ligne de chant. La direction enlevée de Hartmut Haenchen est également rédhibitoire. Avec des tempi trop rapides, cette "course contre la montre" prive l'auditeur de la moindre émotion ne laissant au discours musical que peu d'espace pour respirer. Et ce n'est malheureusement pas une prise de son mal définie qui sauvera du naufrage une réalisation fort décevante, qu'il est urgent d'oublier. A vous de juger...

Jean-Jacques Millo

Disponible surCodaex
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