Cette représentation du dernier opéra de Verdi, Falstaff, a été donnée le 12 mai 2006 au théâtre communale de Florence. Même si on a déployé un certain faste, des interprètes prestigieux, un chef connu, il sera difficile d’égaler par exemple la version de Sir Georg Solti parue il y a quelques mois chez Deustche Grammophon (Opus haute définition n°4) avec Gabriel Bacquier dans le rôle-titre (il y était époustouflant). Si les décors sont par moment très beaux et par moment assez passables, quelques points de mise en scène peuvent nous étonner comme par exemple celui de faire paraître un punk (rôle de Bardolfo). Quel intérêt de prendre des personnages de Shakespeare pour les transcrire dans notre monde moderne (comme si au pire le spectateur n’était pas capable de le faire par l’imagination, c’est dire que la pièce ou l’opéra a échoué s’il faut dorénavant tout souligner au stabilo). Bref, c’est devenu un lieu commun en ce moment que d’effectuer ce genre de mises en scène. Sauf que là, le décalage n’est pas franchement effectué sur tout. Seulement sur quelques éléments. Ruggero Raimondi est bien entendu Sir John Falstaff. Sans être ridicule, il n’est pas au mieux de sa forme, et surtout assez peu crédible avec son faux ventre et ses cheveux roux. Les autres Barbara Frittoli en Alice Ford, Manuel Lanza en M. Ford, Daniil Shtoda en Fenton, Carlo Bosi en Docteur Cajus, Gianluca Floris en Bardolfo, Mariola Cantarero en Nanneta s’en sortent un peu mieux sans être étonnants non plus. Notons que Zubin Mehta dirige tout ce beau monde avec entrain et énergie. Une version en dessous de celle de Solti que je vous recommande chaudement.

Yannick Rolandeau

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