Tancrède, chevalier croisé normand immortalisé dans la littérature italienne par le poème épique du Tasse, La Jérusalem délivrée, et aussi par la tragédie de Voltaire, Tancrède, en 1760 est une partition relativement peu enregistrée. Le livret est de Gaetano Rossi et la première représentation eut lieu en février 1813. Son succès permet à Rossini d’être considéré comme un compositeur d’opéra sérieux, habitué jusqu’ici aux opéras comiques en un acte (La cambiale di matrimonio, Il Signor Bruschino). L’action de Tancrède se passe en Sicile en 1005, sous le règne arabe. Les deux factions qui se sont partagé la ville sous la férule de leur chef Argirio et Orbazzano unissent leurs efforts contre les Sarrasins. Alors qu’Argirio promet la main de sa fille Aménaïde à Orbazzano, Tancrède, revenu secrètement en Sicile, envoie son fidèle compagnon Roggiero auprès d’Aménaïde avec un billet anonyme disant qu’un chevalier souhaite lui parler. Si on reconnaît la patte de Rossini, on peut dire que l’opéra est un peu long, d’autant qu’ici la mise en scène très architecturale de Pier Luigi Pizzi ne favorise pas une certaine vitalité. La représentation donnée le 21 octobre 2005 à Florence place Daniela Barcellona dans le rôle de Tancrède, Darina Takova dans celui d’Amenaïde, Raul Gimenez dans le personnage d’ Argirio, Marco Spotti dans celui d’Orbazzano, reste correcte. Sans être bouleversant d’émotion dans l’interprétation, les chanteurs et les chanteuses sont au moins excellents. A défaut d’être « parfaite », cette interprétation se tient tout de même bien. Certes, on aurait aimé être plus passionné ou du moins plus saisi par tout le spectacle…
Yannick Rolandeau Disponible sur | |
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