Le concerto pour clarinette et la symphonie N°25 de Mozart sont deux œuvres de connues pour ne pas dire archi connues. Renouvelez leur interprétation n’est certes pas chose aisée et cette version de Leonard Bernstein donnée les 1 et 2 septembre 1987 et du 1 au 4 octobre 1988 à Vienne ne laissera pas un souvenir impérissable. Non pas que cette version soit franchement détestable mais elle semble trop banale dans sa conception pour provoquer un choc musical. Tout à l’air sage et si l’orchestre de Vienne est somptueux, la magie ne passe pas, ni la grâce d’ailleurs. C’est un Mozart un peu en charentaises qu’on écoute, genre placide, commun, sans réelle envergure. Le clarinettiste Peter Schmidl s’en sort honnêtement mais ne suscite pas un engouement à se taper le « cul par terre. » C’est non seulement écoutable dans le Concerto pour clarinette mais surtout dans la flamboyante symphonie N°25, molle du genou. On s’attendrait tout de même à une version assez « énergique ». Au lieu de cela, Bernstein ne cesse de faire dans le légato et d’adopter une certaine lenteur, peu de mise ici. On devrait être enivré mais on s’endort. Visiblement, Leonard Bernstein est fait pour les œuvres plus « remuantes ».
Yannick Rolandeau |