Avec ce Super Audio CD, le label suédois Bis, inaugure une nouvelle série d’enregistrements intitulée « Opening Doors ». Cette série consacrera l’Orchestre de Chambre Suédois et son chef, Thomas Dausgaard dans un large répertoire de musique symphonique romantique. Et le premier qui nous occupe ici est donc consacré à Robert Schumann avec deux ouvertures et deux symphonies. La deuxième symphonie en ut majeur Op. 61 fut achevée en 1846. A cette époque, le compositeur allemand ressentait déjà les premiers signes de la terrible maladie que l’on sait. Il écrivait alors : « Je peux bien dire que c’est la résistance de l’esprit qui est ici manifeste, et que j’ai cherché à lutter contre mon état… ». La quatrième et dernière symphonie en ré mineur Op. 120 est en fait, dans l’ordre chronologique, la seconde de son auteur puisqu’elle fut composée en 1841, tout comme la symphonie N°2 est la troisième, suivant le même ordre. Dans cet enregistrement, c’est bien la version originale de la symphonie N°4 que nous entendons et non sa révision datant de 1851. Pour ce premier volet d’une série qui s’annonce intéressante, Thomas Dausgaard déçoit de bout en bout. Sécheresse du discours, phrasés sans respiration, tempi chahutés jusqu’à la caricature, émotion inexistante, font de son interprétation un moment éprouvant frisant souvent le non sens. Tout cela est fort dommage car l’orchestre, aidé par une prise de son exemplaire, délivre de réelles beautés de timbres et de couleurs. Décidemment, la musique symphonique de Schumann demeure un mystère que peu de chefs ont su percer.
Jean-Jacques Millo Disponible sur | |
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