Jacques Loussier a commencé le piano à l’âge de dix ans, et il entre à quinze ans au conservatoire Nationale de Musique de Paris dans la classe d’Yves Nat. Après avoir accompagné Charles Aznavour et Catherine Sauvage, il crée en 1959 le Trio Bach. Grand succès. Quinze ans de tournées et six millions de disques vendus. Voici le trio reformé en 1985 et enregistré à la philharmonie de Munich le 17 juillet 1989… avec Vincent Charbonnier à la contrebasse et André Arpino à la batterie et aux percussions, Jacques Loussier étant bien évidemment au piano. Le moins que l’on puisse dire est que Jacques Loussier a trouvé sa voie, en ayant en quelque sorte réussi à conjuguer la musique du grand Bach avec le jazz. Mariage réussi somme toute (mais qui ne réussit pas avec tous les compositeurs comme l’a aussi tenté le musicien) et Loussier a aussi trouvé le « truc ». Sans doute que seul le jazz pouvait réussir une pareille entreprise, c’est-à-dire retraduire la beauté de la musique de Bach sans la dénaturer ou même sans la rendre fade mais aussi en restant intégralement dans le jazz avec ses propres déclinaisons et sonorités. On peut donc dire qu’il s’agit d’un petit miracle car voir le Trio égrener plusieurs grands morceaux de Bach avec une telle passion, Loussier restant toujours aussi sobre au piano, est absolument jubilatoire. Le cd, en supplément, est celui du premier enregistrement du Trio dans les années 1959 et les suivantes. Un document donc.
Yannick Rolandeau |