Cette représentation du fort célèbre Lac des cygnes reprend la chorégraphie du non moins célèbre Noureev. Ce qui est déjà une bonne chose en soi. C’est en 1964 que le même Noureev avait présenté sa première chorégraphie du Lac des cygnes à l’opéra de Vienne où il interpréta le rôle du prince Siegfried qu’il dansa en 1957 à l’âge de 19 ans…Et c’est en 1984, pour le Ballet de l’opéra de Paris qu’il réalisa la version la plus aboutie de la même œuvre. Dans la version de Noureev, le prince devient le personnage central du ballet, importance égale à celle de la princesse Cygne, Odette. Le chorégraphe supprime le personnage du bouffon ajouté par Petipa et rétablit celui de Wolfgang, le précepteur du prince. Celui-ci devient le double du mauvais génie, le magicien Rothbart qui a ensorcelé les cygnes et qui finira par conduire le prince à sa perte. Voici donc une version de luxe car le ballet de l’opéra de Paris a mis la gomme au niveau des décors et des costumes, somptueux pour tout dire. Tout est prestigieux. Agnès Letestu dans le rôle d’Odile, José Martinez dans celui du prince sont exceptionnels même si, par moment, j’ai une petite réserve concernant ce dernier. Mais ne faisons pas trop la fine bouche… Wolfgang Rothbart dans le rôle de Karl Paquette et Muriel Hallé dans celui de la Reine s’en sortent aussi remarquablement bien. Une version élégante et brillante d’un grand classique du ballet.… Pour ma part, j’ai une nette préférence pour Casse-Noisette. Néanmoins, ici, le pari est réussi.

Yannick Rolandeau

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