Jules Massenet composa cet opéra après avoir vu la comédie de Francis de Croisset, Chérubin, personnage bien connu du XVIIIeme siècle. Evidemment on pense à celui de Mozart dans Les Noces de Figaro, même si nous sommes là assez loin de l’opéra du salzbourgeois ou même de celui plus proche de Richard Strauss, Le chevalier à la rose. Finalement, l’opéra de Massenet n’eut pas le succès escompté. Et il faut dire que l’on peine quelque peu à s’intéresser à l’intrigue et que cette revisitation du XVIIIe par le XIX-XXe siècle sent quelque peu l’artifice. La représentation filmée en haute définition en janvier 2006 en Italie tente de déployer de louables efforts pour nous passionner. Si l’on met de côté les costumes et les décors un peu trop « designés » de Paul Edwards (mais on a vu pire ces derniers temps), les interprètes s’en sortent plutôt bien. Le rôle-titre est joué par Michelle Breedt qui, si elle manque un peu de grâce pour jouer Chérubin, ne manque pourtant pas de dynamisme. Le reste de la distribution ne fait pas de fausses notes et Patricia Ciofi en Ensoleillad, Carmela Remigio en Nina, Teresa di Bari en Comtesse et Alessandra Palomba en Baronne parviennent à composer un spectacle assez vivant. De surcroît, l’orchestre dirigé par Emmanuel Villaume est assez à l’aise dans le répertoire mais encore une fois, c’est sans doute l’œuvre qui fait un peu défaut ( ce que suggère quelque peu la notice). Certes, d’habitude, c’est plutôt l’inverse…
Yannick Rolandeau Disponible sur | |
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