Ce DVD comporte deux documentaires, l’un de Catherine Maximoff intitulé Storm beneath a skull, concernant le compositeur et ses œuvres et le second de Jean-Baptiste Mathieu qui nous montre l’adaptation musicale par Georges Aperghis du Petit chaperon rouge de Perrault. Dans le premier, Georges Aperghis a l’air d’un homme sympathique, calme et doux mais sa « musique » est exécrable. Je vous défie de rentrer chez vous et d’écouter cela par plaisir… et en vous disant « Ah, quelle impatience d’écouter cette musique et quel pied je vais prendre ! » On est là dans la recherche sonore, dans le n’importe quoi qui se justifiera (avec comme il se doit des subventions du Ministère de la culture à la clef pour cette musique si en avance et d’avant-garde que cela mérite l’intervention de l’état !) par « Recherche créatrice », « Travail intellectuel », « Cerveau en état d’ébullition avancé » « Attention ma sueur atteste de l’intensité de mon travail donc de sa valeur » ou que sais-je encore ? Il faut voir le passage où dans un décor avec des fonds rouges, une jeune femme tourne sur elle-même et parle dans un micro en français et en anglais, tournoiement qui est montré sur plusieurs téléviseurs. Et alors ? Car Georges Aperghis, en quelque sorte, a décliné « l’originalité » de la peinture contemporaine dans la musique, enfin, ce qu’on peut appeler musique… C’est-à-dire des installations vidéo. Où plus on fait n’importe quoi et mieux on se porte. Le seul moment amusant est le passage où des phonèmes sont débités à une rapidité extrême par une interprète. Le grand compositeur Ligeti avait déjà fait cela mais avec une intention précise, retraduire par des phonèmes les émotions les plus élémentaires de l’être humain, comme la peur, la surprise, la colère etc. Là, on cherche la signification… et l’intérêt. Le second documentaire est littéralement horripilant. Des gens s’agitent en nous faisant croire qu’ils racontent la célèbre histoire du Petit Chaperon rouge (en répétant parfois plusieurs fois une même phrase) tandis que quelques musiciens font vaguement du bruit dans un coin… Au fond, un DVD excellent pour emmerder des voisins trop bruyants. Vous mettez ce DVD très fort, vous sortez faire un tour et vous revenez au bord d’une heure. Le supplice sera tel que vos voisins resteront dorénavant silencieux. Sinon gare ! Vous pouvez les menacer de mettre le DVD sur Georges Aperghis que vous avez acheté par mégarde, un jour d’extrême bonté.
Yannick Rolandeau |