Carl Maria von Weber (1786-1826), l'auteur du "Freischütz", se consacra à la musique dès son adolescence pour devenir une figure centrale du romantisme. Mort prématurément à l'âge de quarante ans de la tuberculose, il est célébré, lors de son inhumation sur le sol allemand, par une autre grande figure du romantisme, Richard Wagner : "Jamais musicien ne fut plus allemand que toi (...) Vois, l'Anglais d'aujourd'hui te rend justice, le Français t'admire, mais seul l'allemand peut t'aimer : tu es sien, tu es un beau jour de sa vie, tu es une goutte chaude de sang, un morceau de son cœur". Composés en 1811 le Concerto pour Clarinette N°1 Op.73 et le Concerto pour Clarinette N°2 Op. 74 virent leur création respective la même année. Le premier en juin et le second en novembre. Le Quintette pour Clarinette et Cordes Op.34 est donné ici dans un arrangement pour orchestre à cordes fait par le chef d'orchestre Jean-Jacques Kantorow. Et le Concertino pour Clarinette et Orchestre Op.26, qui connut un grand succès en son temps, clôt le programme de cet enregistrement en tous points remarquables. Le jeune clarinettiste suédois Martin Fröst, soutenu avec ferveur par le Tapiola Sinfonietta, nous offre tout simplement la référence discographique de ces œuvres au charme indéniable. Lumineux, profond, frémissant, son jeu transporte, grâce notamment, à un équilibre parfait entre un phrasé idéal et une virtuosité imaginative, vivante. Jean-Jacques Kantorow, que nous retrouvons avec plaisir, soutient le jeune soliste avec finesse, sans pathos. Et c'est dans une prise de son stéréo et multicanal magnifique de naturel, ouvrant l'espace en offrant la vérité des timbres en présence, que s'achève le plus beau disque, de ce début d'année, consacré à Carl Maria von Weber.
Jean-Jacques Millo Disponible sur | |
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