Leonard Bernstein et Johannes Brahms font en général bon ménage. La musique expressive du compositeur convient plutôt bien au chef d’orchestre fougueux, voire généreux qu’était Leonard Bernstein. Voici ce dernier à la tête de l’Israel Philharmonic Orchestra dans un concert donné entre le 1 et le 3 août 1973. Ce n’est donc pas très récent. Leonard Bernstein, comme à son habitude, y « trempe son costard » avec sa fougue habituelle, ce qui n’est en tout cas jamais ennuyeux et qui lui permet de tenir sa baguette à deux mains pour faire monter la sauce. Certes, l’orchestre philharmonique d’Israël n’est pas celui de Vienne mais sous l’impulsion d’un tel chef, il est capable de se surpasser. C’est le cas. Il donne donc tout ce qu’il peut dans cette première et troisième symphonie de Brahms. Dès le premier mouvement, le ton est donné et il se poursuit dans le second même s’il est parfois un peu plus sec, la prise de son n’aidant pas beaucoup. Finalement, cette version des symphonies de Brahms est plus rapide et plus vive que celles que Bernstein a pu enregistrées par ailleurs (chez DG par exemple) et il n’y a qu’à écouter le mouvement de la troisième symphonie, le très connu Poco allegretto pour s’en rendre compte. La captation en 35mm d’Unitel est fort belle, ce qui nous fait regretter d’avoir aujourd’hui des captations vidéo aussi froides et sans âme. Voilà en tout cas une bonne version, pleine de fougue de ces deux célèbres symphonies.
Yannick Rolandeau |