Ce récital Wagner, à la fois vocal et instrumental, nous donne à entendre le Prélude et l'air du rêve d'Elsa de Lohengrin, la prière d'Elisabeth de Tannhäuser, "Du bist der lenz", le seul air de la Walkyrie, Prélude et Mort d'Isolde et les Wesendonck Lieder dans l'orchestration de Felix Mottl. Ces derniers furent composés durant la fin de l'année 1857 et le début de 1858, alors que Richard Wagner travaillait à son Ring qu'il venait de délaisser pour composer Tristan et Isolde. Ces cinq chants sont construits sur des poèmes de Mathilde Wesendonck, jeune femme d'une grande beauté, dont le compositeur allemand tomba éperdument amoureux. Mariée à un riche négociant, Mathilde Wesendonck ne partageait pas la même passion pour cet homme qui lui écrivit à propos de ses Lieder "Je n'ai jamais rien fait de mieux que ces chants et seul un petit nombre de mes œuvres peuvent se mesurer à eux". A la tête du Limburg Symphony Orchestra Maastricht, Ed Spanjaard aborde les pages orchestrales avec trop de retenue et le manque d'épaisseur et de puissance de sa formation de peut rendre la véritable profondeur du message wagnérien. Seule, la soprano néerlandaise Charlotte Margiono, parvient à séduire avec un timbre chaleureux en accord avec le répertoire abordé même si parfois l'émission est un peu resserrée et que certaines attaques flottent légèrement. Ses Wesendonck Lieder ne manquent pas d'émotion ainsi que la Mort d'Isolde qu'elle aborde avec plus de sobriété que d'ardeur. Le résultat est un enregistrement mitigé qui ne pourra satisfaire pleinement ni les amoureux de l'orchestre, ni ceux qui privilégient le chant wagnérien. Avis aux amateurs...
Jean-Jacques Millo Disponible sur | |
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