On connaît l’intrigue de cette belle au bois dormant : Le roi Florestan XIV déclare qu'il y aura un baptême en l'honneur de la naissance de sa fille Aurore. Toutes les fées du royaume sont conviées et apportent chacune leur don. Elles sont interrompues par l'arrivée inattendue de l'horrible fée Carabosse, furieuse de n'avoir pas été invitée. Elle jette la malédiction sur la princesse Aurore : elle se piquera un jour au doigt et en mourra. Heureusement, la fée des Lilas n'avait pas encore offert son don à la princesse mais reconnaît que le pouvoir de la fée Carabosse est trop grand pour qu'elle puisse retirer la malédiction. Néanmoins, elle annonce que la princesse se piquera le doigt, certes, mais qu'elle ne mourra pas : elle sera plongée dans un profond sommeil de cent ans et sera réveillée par le baiser d'un prince. On pouvait s’attendre au pire avec cette version sur glace de la Belle au bois dormant, genre TF1 un dimanche pour faire passer l’ennui. Pourtant, au fur et à mesure que l’on voit tous ses danseurs et ses danseuses exécuter mille et une pirouettes sur la glace, il y a de quoi être fasciné. C’est même proprement renversant et vertigineux par moment. Ils sont tous exceptionnels dans leurs exécutions (on remarquera aussi une très belle danseuse incarnant la fée des Lilas Ilona Melnichenko, ce qui ne gâche rien). Au bout d’un moment, on est littéralement passionné par ce qui se passe sur l’écran tant il y a d’énergie sur cette petite scène. De plus, l’orchestre dirigé par Yevgeny Svetlanov est remarquable, possédant une certaine rugosité qui évite à ce ballet de sombrer dans la mièvrerie. Un beau spectacle.
Yannick Rolandeau |