Créée à Vienne en 1824, sous la direction du compositeur, la neuvième symphonie en ré mineur de Beethoven remporta un énorme succès. Pourtant, nombre de critiques lui fut adressé, et cela de tous temps, comme notamment celle de Strawinsky en 1970 : " Mais en ce qui concerne le grand et intangible finale, on ose encore à peine dire la vérité et ce bien que le compositeur lui-même semble l'avoir reconnue. Une partie de la vérité est que la musique est par endroits extrêmement banale : par exemple le dernier prestissimo et la première version du thème pour orchestre complet qui est une musique militaire du rang du Kaisermarsch wagnérien (Marche de l'Empereur). Et pourtant la plus grande erreur réside dans le "message" et par là, si vous permettez l'expression, dans l'"intermédiaire". Le message des voix est limité et réduit fortement celui de la musique sans paroles". Le chef d'orchestre Osmo Vanska poursuit son intégrale des symphonies du grand Ludwig van Beethoven avec une neuvième que l'on peut qualifier, sans hésiter, de monumentale. Avec un sens de l'architecture évident, Vanska construit son interprétation, d’après l’édition de Jonathan del Mar, en véritable orfèvre, au cœur d'un souffle respirant le renouveau. Et tout semble alors réinventé pour une vision qui pourra, certes déranger, mais qui n'en demeure pas moins "révolutionnaire". A ses côtés, orchestre, chœur et solistes épousent la hauteur de vue du maestro pour un enchantement radical. Pour renouveler votre écoute de l’ultime symphonie du maître de Bonn, ce Super Audio CD, à la prise de son exemplaire, est idéal.

Jean-Jacques Millo

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