C'est seulement en 1961, au Musée National de Prague, que la partition du Concerto pour Violoncelle en ut majeur Hob VII.1 de Joseph Haydn fut redécouverte. Œuvre d'un jeune homme d'une trentaine d'années, ce concerto en trois mouvements tient une place privilégiée au sein d'un répertoire concertant pour violoncelle somme toute restreint durant la période classique. Vingt ans plus tard, Joseph Haydn revient à un de ces instruments préférés avec le Concerto pour Violoncelle en ré majeur Hob. VIIb.2. Et cette fois la maturité du compositeur se fait entendre notamment aux cordes, avec un bonheur mélodique encore plus prononcé. La Symphonie N°60 "Le Distrait" trouve son origine dans un spectacle théâtral donné à Eszterhaza et pour lequel Haydn composa une musique de scène. En six mouvements, la symphonie N°60 fait la part belle aux mélodies populaires de l'époque. Née en 1972 en Hollande, la violoncelliste Quirine Viersen, fille d'un membre de l'orchestre du Concertgebouw, joue ces partitions avec des phrasés clairs et sobres à la fois, au service d'une vision d'ensemble à la personnalité indéniable. "Heinrich Schiff m'influença beaucoup et c'est la raison pour laquelle je ne note plus rien sur mes partitions ; je n'aime pas me conformer et préfère suivre mon inspiration. Je ne note même pas les cadences, bien qu'elles soient partiellement inventées par moi-même. Elles se trouvent dans mon cœur et même si je ne sais pas vraiment improviser, j'aime nuancer et changer les ornements mélodiques. D'ailleurs ces cadences sont un mélange de André Navarra, Heinrich Schiff et moi-même." Dirigeant le Combattimento Consort Amsterdam, Jan Willem de Vriend trouve à tous moments l'articulation idéale et soutient admirablement le discours de sa soliste. Un Super Audio CD magnifique qu'une prise de son chaleureuse et précise vient couronner.

Jean-Jacques Millo

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