Cinquième opéra du maître italien Giacomo Puccini, Tosca représente, comme le précise judicieusement Sylviane Falcinelli, "une zone de parfait équilibre qui séduit aussi bien par ses lignes générales d'une force immédiate - où peut se repérer l'auditeur le moins initié - que par la ciselure des détails - apte à ravir le professionnel le plus exigeant. Ce double aspect se retrouve au niveau de tous les paramètres : le lyrisme d'un chant brossé à grands traits qui touche le cœur des foules, n'exclut pas une déclamation finement travaillé pour porter le jeu des acteurs ; si elle vous "prend aux tripes", l'orchestration n'en foisonne pas moins de trouvailles de timbres fort modernes, de colorations savantes, d'éclairages dramatiquement suggestifs ; la recherche harmonique, comme toujours chez Puccini, s'avère extrêmement raffinée et mobile..." Voilà pour tous ceux qui pensent encore que Tosca n'est qu'une indigeste histoire édifiante, sans intérêts, où tous les protagonistes meurent à la fin. Et bien non, l'opéra de Puccini ne peut se résumer à cela car c'est avant tout un ouvrage d'une force dramatique rare, conjuguant talent et génie. Nous serons donc heureux de retrouver en SACD, une des grandes versions de l'ouvrage avec un José Carreras des grands jours, un excellent Ingvar Wixell et une Montserrat Caballé monumentale. Dirigeant l'orchestre de l'opéra royal de Covent Garden, Colin Davis surprend par un discours musical d'une grande finesse, avec des tempi retenus, pour une respiration d'ensemble souveraine. Le remastering, d'après une bande 8 pistes, pèche par son manque de chaleur avec un son général quelque peu agressif. C'est bien dommage, mais ce n'est qu'un détail car tout le reste est magnifié par l'apport de la technologie DSD. A ne pas manquer.
Jean-Jacques Millo Disponible sur | |
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