Opus Haute Définition e-magazine

R. Wagner

Lohengrin

Klaus Florian Vogt, Solveig Kringelborn, Hans-Peter König, Waltraud Meier. Deutsches Symphonie-Orchester Berlin. Kent Nagano (direction)

Opus Arte OA 0964 D, Codaex Distribution

3 DVD stéréo / DTS

Revoici donc la légende du beau chevalier blanc étincelant de lumière avec un autre DVD de Lohengrin après celui de Woldemar Nelsson avec Peter Hofmann (Opus HD N°18). Mais en 3 DVD au lieu de 2. Et enregistré le 1, 3 et 5 juin 2006 au festival de Baden-Baden. Cette histoire de Telramund qui accuse Elsa d’avoir assassiné son petit frère Gottfried, l’héritier légitime du trône, puis d’Elsa qui raconte un rêve dans lequel notre chevalier lui a offert sa protection, est vu ici d’une façon très moderne. Götz Friedrich avait fait sobre, écartant toute imagerie romantique mais restant dans un certain cadre historique. Ici, Lohengrin est vêtu d’un habit moderne tout gris avec une épée sur le côté. Feuilletez, si vous en avez l’occasion, le livret. Tout est comme cela ou presque. Parfois, l’assemblée est revêtue d’uniformes qui évoquent tout de même par association d’idées l’Allemagne nazie. L’architecture des décors est très géométrique et moderne mais je n’irais quand même pas jusqu’à dire que cela fait Nuremberg. Bref, on est un peu froidement cueilli par toutes ces représentations fantômes qui rôdent dans notre tête. Le décorateur peut-il l’ignorer ? Heureusement, cela s’améliore nettement au niveau des chanteuses (notamment avec Waltraud Meier jouant Ortrud et dans une moindre mesure Solveig Kringelborn dans le rôle d’Elsa von Brabant). Les hommes, eux, sont un peu en retrait. Hans-Peter König en roi, Klaus Florian Vogt est un Lohengrin assez terne. Heureusement, Kent Nagano parvient à enflammer la partition en y apportant une lecture sensible et passionnée. Une version inégale et très différente de celle de Woldemar Nelsson.

Yannick Rolandeau

Disponible surCodaex
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