Opus Haute Définition e-magazine

G. Verdi

Aïda

Maria Chiara, Carlo Striuli, Dolora Zajick, Kristjan Johannsson, Juan Pons. Orchestra dell’Arena di Verona. Nello Santi (direction)

TDK DVWW-OPAIDV, Intégral Distribution

DVD stéréo / DTS

Plus les productions montent ce monumental opéra de Verdi, plus elles font dans l’emphase. Le problème est que cette conception un peu gigantesque d’Aïda ne date pas d’hier comme on va s’en rendre compte. Après un Aïda de Zeffirelli, voici une étrange Aïda qui a été représentée… en 1992, et dont les costumes et les décors sont en fait la retranscription fidèle de la première de l’œuvre à Vérone en 1913… Même à cette époque, on ne pouvait pas s’empêcher de faire grandiose là où, à mon avis, il faudrait épurer si l’on veut que Aïda soit regardable. Et c’est le ténor véronais Giovanni Zenatello qui donna l’impulsion pour que l’opéra soit représenté dans les célèbres arènes de Vérone. Bref, comme on le voit, tout tend dans cette représentation de 1992 à évoquer le passé. Naturalisme un peu singulier à vrai dire car il a bien du mal à passer, tant tout paraît outré, souligné et caricatural. Les interprètes ont quasiment tous l’air d’avoir pris un coup de soleil, histoire de les faire ressembler à des égyptiens pur jus qui, comme on le sait, ont beaucoup de soleil chez eux. Ce qui est assurément d’un haut comique… Comment rester sérieux même en les regardant ? Outre que l’on se demande quel peut être la pertinence d’un tel naturalisme de nos jours, les costumes sont fidèles aux indications de l’égyptologue français de l’époque Auguste Mariette. Etrangement, alors que les voix sont plutôt bonnes et correctes (Maria Chiara dans le rôle-titre, Carlo Striuli dans celui du roi, Dolora Zajick dans celui de Amneris, Kristjan Johannsson dans celui de Radamès et Juan Pons dans celui de Amonasro), la mise en scène, la gestuelle etc. paraissent franchement grotesques. Ce qui pour le coup rend l’œuvre un peu ridicule et ce n’est pas la direction un peu lourde, genre chef militaire, de Nello Santi qui arrangera les choses. Pour les nostalgiques du rétro seulement.

Yannick Rolandeau

Disponible surIntegralmusic.fr
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