Opus Haute Définition e-magazine

N. Rimsky-Korsakov

Sadko

Vladimir Galusin, Valentina Tsidipova, Marianna Tarassova, Orchestre et Ballet Mariinsky Theatre. Valery Gergiev (direction)

Philips 0704399, Universal Distribution

DVD stéréo / DTS

Sadko fut représenté le 27 décembre 1897 grâce à un mécène, Mamontov, qui possédait un théâtre à Moscou. Il s’inspire de vieux récits des bardes anciens transmis par la tradition orale. Ces chansons de geste évoquaient les exploits des preux du temps passé. Il n’était guère étonnant qu’un tel sujet intéresse Rimsky-Korsakov car ce dernier était passionné par les contes. Parmi ses quinzes opéras, plusieurs font appel à l’atmosphère des contes (La Nuit de mai, Mlada, La Légende de la ville invisible de Kitège et de la vierge Fevronia, Le coq d’or etc.). Sadko est un personnage, le troubadour de Novgorod. Comme il est pauvre et ne peut réaliser son désir de s’embarquer pour des contrées lointaines, une nuit au bord du lac d’Ilmen, les filles du roi des mers apparaissent avec en tête la princesse Volkhova qui va permettre à Sadko de partir… Enregistré probablement en 1994 au Mariinsky Theatre à Saint-Peterbourg, cette version, sous la baguette vigoureuse de Valery Gergiev redonne vie à un opéra finalement peu connu de Rimsky-Korsakov. On ne pouvait rêver mieux même si tout n’est pas parfait, notamment au niveau de certaines voix qui laissent un peu à désirer. Néanmoins, le reste demeure superbe et cohérent : la mise en scène, les décors, le jeu des interprètes, tout évoque à merveille cet univers des contes qu’il s’agissait, pour le metteur en scène, de ne pas rater. Le charme de cette version tient aussi au fait, involontaire ou pas, que l’on pense souvent à Jules Verne notamment au niveau des décors qui rappellent les gravures de Gustave Doré dans les romans de l’écrivain français. Une bien belle réussite au final.

Yannick Rolandeau

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