Opus Haute Définition e-magazine

H. Berlioz

Les Troyens

Deborah Polaski, Jon Villars, Russel Braun, Tigran Martirossian, Robert Lloyd. Orchestre de Paris, Salzburger Kammerphilharmonie. Sylvain Cambreling (direction)

Arthaus Musik 100 350, Intégral distribution

2 DVD stéréo / DTS

Le monumental opéra de Hector Berlioz, Les Troyens, a toujours du mal à se monter, étant donné l’ampleur du spectacle. Difficile aussi avec une telle histoire qui est empruntée à l’Enéide de Virgile (livre 1, 2 et 4) et dont Berlioz a lui-même écrit le livret. Le problème qui saute aux yeux dès le début de cette représentation, qui eut lieu en 2000 au Festival de Salzbourg, sont les décors de Herbert Wernicke : des murs bien blancs, avec une belle faille sur le côté. Très conceptuel donc comme décors. Les Troyens sont tout de noir vêtus mais avec des gants bien rouges ! Ils ont des mitraillettes et la foule est revêtue d’un uniforme d’un noir luisant. On se croirait dans l’armée rouge ou la Wehrmacht. Et la mise en scène due aussi à Herbert Wernicke est du même acabit : conceptuelle. Au début du troisième acte, les grecs sont aussi en noir mais les gants sont bien bleus ! Bref. A quoi rime tout cela ? Imaginez alors un spectacle de quatre heures qui n’arrête pas de vous parler de troyens, de grecs, d’Hector, de Cassandre, de Didon et d’Enée ? On en perdrait son latin si j’ose dire car rapidement, nous sommes totalement déconnectés de toute l’histoire qui se joue. Deborah Polaski qui interprète à la fois Cassandre et Didon, Jon Villars qui lui, joue le rôle d’Enée, ou même Gaele le Roi qui interprète Ascani sont comme noyés par une telle mise en scène. De plus, la direction d’orchestre de Sylvain Cambreling ne possède pas le panache d’un Colin Davis, grand spécialiste de Berlioz ou encore, plus récemment, de John Eliot Gardiner dans la magnifique production du châtelet.

Yannick Rolandeau

Disponible surIntegralmusic.fr
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