Opus Haute Définition e-magazine

V. Bellini

Norma

Hasmik Papian, Hugh Smith, Irini Tsirakidis, Giorgio Giuseppini, Anna Steiger. Netherlands Chamber Orchestra. Julian Reynolds (direction)

Opus Arte OA 0959 D, Codaex Distribution

2 DVD stéréo / DTS

Cette tragédie lyrique en deux actes, tragédie classique avec des moyens purement romantiques, d’après le livret de Felice Romani, adapté de la tragédie d'Alexandre Soumet "Norma ou l'Infanticide" a été créée à Milan, au Teatro alla Scala, le 26 décembre 1831. L'action se passe en Gaule Transalpine occupée par les Romains, vers l'an 50 avant Jésus Christ. Fille du grand prêtre Oroveso, Norma a secrètement épousé le proconsul romain Pollione qui lui a donné deux enfants. Celui-ci la délaisse maintenant pour Adalgisa. Ulcérée par cet abandon, Norma veut se suicider et confier ses enfants à Adalgisa qui, émue, renonce à épouser Pollione. Mais le proconsul essaie d'enlever Adalgisa. Prisonnier des Gaulois, il est condamné à mort. Norma, après avoir avoué le reniement de ses voeux de prêtresse, rejoint Pollione sur le bûcher. Le moins que l’on puisse dire est que ce n’est pas ce DVD qui va redorer le blason de Norma ou même concurrencer celle de La Callas. Si les personnages sont un peu taillés dans la caricature (Norma est une sorte de Médée chargée d'humanité alors qu’Adalgisa est tout innocence), le registre vocal exige une soprano aux aigus puissants. Ici, Hasmik Papian dans le rôle-titre ne parvient jamais à nous émouvoir. Par exemple, le célèbre air d'entrée de Norma, Casta diva, ne possède aucun charme alors qu’il ne serait pas bien difficile de succomber. Le reste de la distribution n’est pas catastrophique mais manque d’âme. Tout comme la direction d’orchestre qui exécute froidement une partition suave et enflammée. Le plus étonnant dans cette production hollandaise est la mise en scène d’un statisme confondant à laquelle s’ajoutent des décors qui mélangent froideur et grotesque surcharges (jetez un œil sur les costumes des gaulois avec casque et moustache, c’est gratiné). Au fur et à mesure que se déroule cette représentation donnée en 2005 au Het Muziektheater à Amsterdam, on s’enfonce lentement mais sûrement dans son fauteuil et on pique du nez.

Yannick Rolandeau

Disponible surCodaex
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