Opus Haute Définition e-magazine

Dimitri Chostakovitch

Symphonie N°13 « Baby Yar »

Jan-Hendrik Rootering (basse). Netherlands Radio Philharmonic Orchestra. Mark Wigglesworth (direction)

BIS 1543, Codaex Distribution

Super Audio CD hybride stéréo/multicanal

La symphonie N°13 "Baby Yar" de Dimitri Chostakovitch fut créée en 1962 à Moscou. L'orchestre était alors dirigé par Kirill Kondrachine. C'est également durant cette année que le War Requiem de Benjamin Britten vit sa création ainsi que notamment le premier Concerto pour violoncelle de Jolivet et le "King Priam" de Michael Tippett. Faisant appel à une imposante percussion, avec castagnettes, xylophone, célesta, cloches, piano et harpe, la symphonie du compositeur russe est une véritable cantate pour Basse, Chœur de Basses et Orchestre. Conçue sur des poèmes d'Evgeni Evoutchenko, elle se décline en cinq parties portant les titres suivants : "Baby Yar, L'Humour, Au Magasin, Les Terreurs et La Carrière". Chef-d'oeuvre d'un profond humanisme, la partition, à cause du poème initial, se veut avant tout comme le témoignage de la barbarie nazie. "Je sonde souvent une personne par son attitude envers les Juifs. De nos jours et à notre âge, quiconque est le moindrement décent ne peut pas être antisémite. Les Juifs sont un symbole pour moi. Toute la fragilité de l'homme est concentrée en eux. Après la guerre, j'ai essayé de transmettre ce sentiment dans ma musique. Les temps étaient durs alors pour les Juifs. En fait, les temps sont toujours durs pour eux. On ne doit jamais oublier les dangers de l'antisémitisme et toujours les rappeler aux autres parce que le virus est vivant et qui sait s'il ne disparaîtra jamais". Ainsi s'exprimait Chostakovitch dans ses mémoires. Le chef d'orchestre Mark Wigglesworth, dirigeant le Netherlands Radio Philharmonic Orchestra, possède le sens de l'architecture et sa vision de l'oeuvre est en parfait accord avec la variété de climats qui jalonne la partition. Avec un chœur d'une expressivité remarquable et l'émotion contenue de la basse Jan-Hendrik Rootering, il parvient à souligner le moindre détail de chaque partie pour une puissance évocatrice rarement atteinte avec autant de pertinence. Un Super Audio CD Chostakovitch majeur en cette année commémorative.

Jean-Jacques Millo

Disponible surCodaex
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