Opus Haute Définition e-magazine

Richard Wagner

Die Walküre

John Keyes (Sigmund). Charlotte Margiono (Sieglinde). Albert Dohmen (Wotan). Doris Sofel (Fricka). Kurt Rydl (Hunding). Linda Watson (Brünnhilde). Nederlands Philharmonisch Orkest. Hartmut Haenchen (direction)

Etcetera KTC 5501, Codaex Distribution

4 Super Audio CD hybrides stéréo/multicanal

L'Histoire du Ring est celle d'un déclin, nous rappelle Stéphane Goldet, "celui-là même entamé, non avec le vol de l'or mais avec l'acte criminel de Wotan lorsque voulant assouvir sa soif de pouvoir, il but à la source qui coulait au pied de l'Arbre du monde et y cassa une branche pour y inscrire les traités grâces auxquels il s'asservissait désormais la nature et les races. Une des grandes originalités de la dramaturgie est la suivante : ce déclin, progressant de drame en drame, est narré non seulement de manière linéaire, mais également de manière circulaire, par le jeu des récits, des réminiscences, des révélations tardives et des prophéties mêlées. Une nouvelle dimension du mouvement théâtral s'invente ici, infiniment mobile, qu'on pourrait comparer à celui de la mer, de ses marées qui montent et descendent, malgré ses vagues qui avancent toujours...". Première journée de l'Anneau du Nibelung, La Walkyrie eut, comme pour les autres opéras de la Tétralogie, une création à Bayreuth en août 1876. La production néerlandaise qui nous occupe ici fut captée en septembre 2005 à Amsterdam et sa distribution diffère de celle que nous trouvons sur les DVD récemment parus. Plus homogène que celle de Siegfried, cette dernière donne à entendre notamment une Sieglinde correcte pour un Sigmund médiocre, une Brünnhilde enthousiasmante pour un Wotan excellent. Mais, comme pour le volet précédent, la direction de Hartmut Haenchen mélange énergie et précipitation. La poésie échappe cruellement à sa battue et la subtilité des nuances demeure fort rare. Cependant, son interprétation a le mérite de faire vivre le drame avec un élan indéniable. Voici donc une Walkyrie parfois magnifique, parfois insuffisante, parfois décevante, mais dont on ne pourra se passer en SACD, dans l'état actuel de la production.

Jean-Jacques Millo

Disponible surCodaex
Visuel