Opus Haute Définition e-magazine

Richard Wagner

Siegfried

Stig Andersen (Siegfried). Graham Clark (Mime). Albert Dohmen (Der Wanderer). Günther von Kannen (Alberich). Anne Gjevang (Erda). Linda Watson (Brünnhilde). Nederlands Philharmonisch Orkest. Hartmut Haenchen (direction)

Etcetera KTC 5502, Codaex Distribution

3 Super Audio CD hybrides stéréo/multicanal

Le grand œuvre wagnérien se construisit sur une période de vingt cinq ans. « Wagner en aura rédigé les poèmes dans un certain ordre (Le Crépuscule des Dieux, Siegfried puis l’Or du Rhin, enfin la Walkyrie), puis la musique dans un autre (l’Or du Rhin, La Walkyrie, Siegfried, puis le Crépuscule des Dieux), non sans s’être interrompu une douzaine d’années, à la fin de Siegried, pour écrire Tristan, Les Maîtres Chanteurs, ainsi que la version parisienne de Tannhaüser : c’est peu dire que le Ring est l’œuvre d’une vie », précise le guide des Opéras de Wagner. Siegfried fut donc créé à Bayreuth en Août 1876 et se veut la seconde journée de L’Anneau du Nibelung. Aujourd’hui, après la première Tétralogie en SACD venant d’Australie (Melba recordings), voici celle arrivant de Hollande dirigée par Hartmut Haenchen à la tête de l’Orchestre Philharmonique Néerlandais. Avec une bonne distribution générale, même si aucun chanteur n’est exceptionnel, la direction de Haenchen, parfois brouillonne, voire triviale, délivre une belle énergie en menant le drame avec force et persuasion. Malheureusement, la prise de son n’avantage guère l’équilibre voix/orchestre et laisse une impression d’agressivité qui dérange. Mais rêvons un peu. Imaginons une seconde ce que le Ring par Böhm, celui par Solti ou bien celui par Karajan aurait été dans un remastering DSD, si Universal n’avait pas arrêté le SACD ? Nous serions en présence d’une véritable merveille, restituant toutes les nuances, les basses, les aigus des bandes originales, comme celle des Symphonies de Beethoven par Karajan, de la Traviata de Carlos Kleiber (disponible en Allemagne) ou encore le Requiem Allemand de Brahms par le même Karajan dans sa version des années soixante avec Gundula Janowitz (disponible au Japon). Mais revenons sur terre et apprécions ce Siegfried à sa juste valeur tout en continuant d’espérer.

Jean-Jacques Millo

Disponible surCodaex
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