En deux DVD, cette production s’attaque à un opéra mineur du grand Mozart qui raconte l’histoire du roi Idoménée, de retour de la guerre de Troie, qui échappe à un naufrage en promettant à Neptune de lui sacrifier la première personne qu’il rencontrera. Et cette personne sera son fils, Idamante. À cela s’ajoute l’amour d’Electre pour Idamante. Il faut dire que cette version est fortement ennuyeuse. Visuellement tout d’abord car les costumes se résument à des capes ou des combinaisons en toile ou en cuir noir. Oui, tous les personnages (y compris les gardes) sont vêtus de noir. Pourquoi ? Ah çaaaa… Et les décors sont blancs ! Alors, cela devient très vite fatiguant surtout que le parti pris paraît totalement injustifié. Si l’on ajoute à cela que la mise en scène est souvent très statique, que la direction d’orchestre de Marco Guidarini est elle aussi d’une grande mollesse… Tout le spectacle est donc un véritable assommoir. Reste les voix... mais cela ne s’arrange pas beaucoup car là aussi, Kurt Streit en Idoménée, Angeles Blancas Gulin en Illia, Iano Tamar en Electre, Sonia Ganassi en Idamante (aberration totale de faire jouer un rôle masculin par une femme, histoire sans doute de rappeler que le rôle fut joué par un castrat lors du 29 janvier 1781 au Residenztheater de Munich) manquent tous de feu et de flammes… À noter que l’on a même droit à un Neptune tout nu, zizi à l’air ! Ce n’est pas une version que je recommanderais pour cet opéra de Mozart qui méritait franchement mieux.

Yannick Rolandeau